J’ai une tendresse particulière pour les femmes de Rubens. Elles sont confortables à l’œil, leur chair sans apprêt. Avec leurs seins lourds et leurs cuisses larges, elles nous donnent le sentiment de pouvoir accueillir l’humanité.
Pour une génération d’hommes confrontés aux formes d’une Twiggy (top modèle anglais des années 60), ou des tops modèles de la haute-couture, quelle divine surprise que les femmes puissent être autre que filiformes, grandes et sèches ! Voici quelques années, le magazine Elle faisait sa une avec Emmanuelle Béart. Même les féministes saluèrent cette nouvelle Vénus.
Ce fut pour beaucoup un choc ; le corps féminin pouvait aussi être fait de courbes douces, de sensualité délicate. Je ne dirais pas que les femmes de Rubens me conduisent au même sentiment, mais enfin après make-up, régime, anorexie, vive les joies de la chair.
Rubens nous offre des yeux et des lèvres qui vous disent : « j’ai aimé ». L’amour n’est pas seulement jouissance, il peut aussi être douleur. Les seins lourds et les cuisses larges des femmes de Rubens nous refont découvrir le mystère de la femme, leur peau lisse, leurs exhalaisons. L’amour a aussi une odeur, celle des essences intimes. Dans nos têtes viennent s’entrechoquer les mots perdus d’usage : téton, butiner, culbuter. « Auprès de sa blonde qu’il fait bon danser ». Et après la chanson, lutiner et aussi ravir nos sens. Ah quelle époque !
Le Von der Heydt-Museum à Wuppertal en Allemagne organise justement une grande exposition sur ce maître de la peinture flamande. Pour en savoir davantage sur Rubens et découvrir ses plus belles toiles, vous pouvez consulter ce livre Rubens.
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