Showing posts with label peinture. Show all posts
Showing posts with label peinture. Show all posts

Wednesday, March 6, 2013

Schiele

Depuis une vingtaine d’années, j’ai l’habitude d’aller déjeuner chez Lipp, boulevard Saint-Germain. Voici quatre ou cinq ans, ma table côtoyait celle de Gérard de Villiers, l’auteur de la série SAS. Je le remerciais avec effusion de ces livres que me permirent de voyager dans le monde, de Hong Kong à Léningrad, Bakou, etc. J’aimais son héros le prince Malko Linge. Grâce à lui, j’ai visité Vienne. À vingt ans, découvrir l’ancienne capitale de l’empire austro-hongrois fut un moment exceptionnel d’émotion. J’ai dormi au palais Schwarzenberg, diné chez Palaki, ou au Drei Hussard, et dégusté du chocolat chez Sacher. Son Altesse Sérénissime Malko Linge me guidait dans les lieux les plus agréables de cette ville, avec la valse, les Lipizans, la Hofburg, etc., carte postale de vacances.

Image

Image extraite des films Sissi avec Romy Schneider


Je suis un « aficionado » de Stefan Zweig et de cette période d’avant la guerre de 14-18. Il me restait l’image d’une Vienne dansant la valse à Schönbrunn. Vienne la vertueuse ne cachait-elle pas une Vienne plus cosmopolite, flamboyante, avec l’arrivée des émigrés tchèques, hongrois, rencontre de tant de nationalités diverses ? Les historiens ne sont pas tous d’accord sur le sujet, mais Georges Clémenceau aimait s’encanailler dans cette ville.

Grâce à un roman d’espionnage, j’ai découvert Vienne et sa culture, je cherchais Le Troisième Homme, avec sa musique obsédante et un Orson Welles éblouissant.

Image


Image

Orson Welles dans Le Troisième Homme.


Je rêvais de l’héroïne de SAS, la belle Alexandra, aux formes à faire damner un moine dans un monastère du Haut-Adige. J’y rencontrais Klimt avec ses femmes au corps enluminés d’or, puis Schiele.

Image

Egon Schiele, Nu contre un tissu coloré, 1911.
Aquarelle et mine de plomb, rehauts de blanc, 48 x 31 cm.
Collection particulière.


Je me suis mis à douter de la belle Viennoise et de ses charmes. Chez Schiele, les femmes sont souvent anorexiques, la comparaison avec les top-modèles des années 1990-2000 me vint immédiatement à l’idée. Ces corps qui devraient attirer convoitise et plaisir, sont presque répulsifs. Je suis comme Lacan qui ne supportait pas la vue de L’Origine du monde de Courbet. J’ai souffert devant ces peintures au sexe coloré. L’amour et la poésie, je ne les ai pas rencontrés chez Schiele ; en paraphrasant Clément Marot, trois choses rouges n’appellent pas forcément au fantasme. En lisant le Freud d’Onfray, je pensais à Schiele et à cette société immobile qui courrait tout droit à sa fin, sans en connaître la date. Vienne s’enfonçait au rythme du Titanic dans le gris et le noir d’un océan de tragédie, au son des valses chatoyantes de Strauss.

Image

Egon Schiele, Portrait de Gerti Schiele, 1909.
Huile, peinture argent, bronze et dorée, crayon sur toile, 140,5 x 140 cm.
The Museum of Modern Art, New York.


Ce mélange de mort et de vie qu’une peinture de Schiele rend à merveille, une femme aux couleurs ternes, mais aux vulves orange ou rouges. Comme s’il ne restait de cette humanité qu’une tâche éclatante et bruyante. Non en vérité, je préfère Klimt et Alexandra pour peupler mes rêves.

Pour découvrir ou apprécier les œuvres de Schiele, rendez-vous au Leopold Museum de Vienne qui accueille l’exposition « Les Métamorphoses d’Egon Schiele » ou bien consultez l’ouvrage intitulé Egon Schiele, édité par Parsktone International.

Tuesday, December 4, 2012

Le Caravage, génie scandaleux

Ombre et lumière, Mal et Bien, anges et démons, voilà le contraste qui marque tout l’Œuvre du Caravage et qui continue de frapper les esprits des admirateurs de ses toiles. Il s’agit de l’antagonisme le plus simple de tous les temps, presque manichéen, celui qui passionne l’homme depuis toujours. La vie du Caravage, faite de pauvreté, de rixes, d’affaires de mœurs, et les quelques soixante toiles qui nous restent de lui, sont l’illustration parfaite de l’attraction du public pour le scandale.

Image
Le Caravage, Judith décapitant Holopherne, vers 1598.
Huile sur toile, 145 x 195 cm.
Galleria Nazionale d’Arte Antica di Palazzo Barberini, Rome.


Le Caravage n’appartenait à aucune école de peinture. Même de son vivant, il était suivi d’une réputation à l’odeur de soufre. Quand il ne travaillait pas sur des scènes issues de ses nuits passées dans des tavernes (joueurs, gueux et autres diseuses de bonne aventure), il utilisait presque tout le temps des thèmes religieux et a révolutionné l’utilisation de la lumière mettant en relief les zones sombres de ses toiles : il a véritablement créé la notion de clair-obscur.

Image
Le Caravage, Christ à la colonne, vers 1607.
Huile sur toile, 134,5 x 175,5 cm.
Musée des Beaux-Arts, Rouen.


Libertin, très certainement homosexuel, il faisait fi des conventions et dans des scènes religieuses pleines de dévotion, il a introduit un réalisme tel qu’on l’accusait de sacrilège. En effet imaginez à une époque où la religion dictait la bonne conduite de la société : voir le corps du Christ ou des apôtres à demi-nus, dans des poses lascives, c’était aller trop loin ! Et en vérité, en regardant des peintures de ce peintre, nous devons admettre que nous cernons immédiatement le côté subversif de son travail, encore au xxie siècle ! Même sa mort causée par la malaria sur une plage italienne fut une provocation. Comment ne pas voir dans sa vie et son destin hors-normes un prélude aux vies et à l’attraction de nos stars contemporaines ?

Vous pouvez visiter le Los Angeles County Museum of Art jusqu’en février 2013 et admirer des toiles du Caravage accompagnées de 48 peintures réalisées par des artistes qu’il a inspirés. Los Angeles est trop loin ? Commander le livre Le Caravage par Felix Witting and M.L. Patrizi.

Tuesday, November 13, 2012

Gustave Caillebotte, mécène bourgeois impressionniste

Caillebotte est mort jeune, à 46 ans, et n’est pas particulièrement connu du grand public bien qu’il ait fait partie des impressionnistes. Issu d’une famille bourgeoise parisienne, il n’a jamais eu à se soucier des lendemains, se tenait loin de Montmartre et des cocottes parisiennes et ne peignait pas pour vivre mais pour son plaisir personnel. Fasciné par la vie citadine, par la modernité qui envahit Paris, ses toiles sont simples, sans artifices et sans cette sensation d’esprit tourmenté qu’on rencontre chez Van Gogh par exemple.

Peut-être sont-elles trop simples. Qui serait réellement intéressé aujourd’hui par des vues de maisons campagnardes bourgeoises entourées de fleurs ou de couples se promenant dans un Paris au ciel gris ? Caillebotte a essayée de contrebalancer l’influence de ses origines sociales en représentant ponctuellement des ouvriers au travail, des raboteurs de parquet en plein effort, dont les muscles tendus prouvent l’effort accompli.

 


Gustave Caillebotte, Raboteurs de parquet, 1875.
Huile sur toile, 102 x 147 cm.
Musée d'Orsay, Paris.


 


Gustave Caillebotte, Rue de Paris. Jour de pluie, 1877.
Huile sur toile, 212 x 276 cm.
Art Institute of Chicago, Chicago.


 

Caillebotte pourtant est à redécouvrir pour deux raisons. D’abord, ses tableaux sont si précis et leur angle si inhabituels, que l’on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec la photographie ou des plans cinématographiques. Le peintre avait un regard sur la perspective qui est digne du cinéma actuel. La deuxième raison est le scandale provoqué par le legs de sa collection impressionniste à l’État français, qui n’a pu qu’accepter ses œuvres choquantes tout en les maintenant à l’abri des regards pendant plusieurs années. La richesse du peintre a finalement profité à ses compagnons peintres. Sans lui qui sait si les plus grands tableaux impressionnistes n’auraient pas fini chez des collectionneurs américains friands d’art français à l’époque ?

Pour redécouvrir le travail de ce peintre, vous pouvez vous rendre à l’exposition Caillebotte de la Schirn Kunsthalle de Francfort jusqu’au 20 janvier 2013, ou consulter les livres L’Impressionnisme et Caillebotte (en allemand seulement).

Monday, October 15, 2012

Le XIXe siècle, éternelle chronique de l’art français

Le xixe siècle français : siècle de l’art de vivre à la française. Qui ne pense pas tout de suite à Toulouse-Lautrec et au monde des bordels de Montmartre, à la forte consommation d’absinthe qui, en un sens, développait l’esprit créatif, à la grande époque du Moulin Rouge, aux cafés-concerts et à Pigalle.

Révolution, industrialisation, bourgeoisie, tels sont les mots qui nous viennent à l’esprit. Mais il faut surtout penser à la Modernité, aux changements des mœurs. Comme le prouve le tableau d’Édouard Manet ci-dessous, ce siècle a été avant tout celui du renouveau et des chocs visuels pour le grand public : une femme nue au milieu d’hommes habillés, pure provocation pour l’époque.

 


Édouard Manet, Le Déjeuner sur l’herbe, 1863.
Huile sur toile, 208 x 264,5 cm.
Musée d’Orsay, Paris.


 

Son impact a dû être à peu près le même que si aujourd’hui un artiste représentait la scène avec des personnages défigurés et monstrueux, anorexiques ou obèses. Les représentations de ce type et la vision de corps humains hors-normes sont encore difficiles à regarder de nos jours. Je suis même certaine que si la scène était simplement reproduite à l’identique avec des personnages vivants, en pleine rue, de nombreux passants seraient choqués. Qui ne seraient pas dérangé de voir Sophie Marceau nue dans l’espace public ? Les féministes ne manqueraient pas de crier au scandale. L’esprit du xixe siècle était-il plus aventureux ? Face à cette peinture, nous pouvons le supposer.

L’exposition La Bohème qui a ouvert ses portes au Grand Palais à Paris est bien la confirmation que l’esthétique de ce siècle demeure une image prégnante dans notre société, qui nous intrigue toujours.

Pour dépasser les idées reçues à propos de l’art du xixe siècle, vous pouvez vous rendre à l’exposition « Modern Life – France in the 19th century » à Stockholm, où toutes les expressions artistiques sont présentées : peinture, sculpture, arts décoratifs, dessins, photographie. L’exposition suédoise couvre un large xixe siècle, de la Révolution à la première guerre mondiale. Vous pouvez aussi consulter ce livre sur l’Impressionnisme.

 

Tuesday, September 18, 2012

Rubens ou l’émotion retrouvée

J’ai une tendresse particulière pour les femmes de Rubens. Elles sont confortables à l’œil, leur chair sans apprêt. Avec leurs seins lourds et leurs cuisses larges, elles nous donnent le sentiment de pouvoir accueillir l’humanité.

Pour une génération d’hommes confrontés aux formes d’une Twiggy (top modèle anglais des années 60), ou des tops modèles de la haute-couture, quelle divine surprise que les femmes puissent être autre que filiformes, grandes et sèches ! Voici quelques années, le magazine Elle faisait sa une avec Emmanuelle Béart. Même les féministes saluèrent cette nouvelle Vénus.

Ce fut pour beaucoup un choc ; le corps féminin pouvait aussi être fait de courbes douces, de sensualité délicate. Je ne dirais pas que les femmes de Rubens me conduisent au même sentiment, mais enfin après make-up, régime, anorexie, vive les joies de la chair.

Rubens nous offre des yeux et des lèvres qui vous disent : « j’ai aimé ». L’amour n’est pas seulement jouissance, il peut aussi être douleur. Les seins lourds et les cuisses larges des femmes de Rubens nous refont découvrir le mystère de la femme, leur peau lisse, leurs exhalaisons. L’amour a aussi une odeur, celle des essences intimes. Dans nos têtes viennent s’entrechoquer les mots perdus d’usage : téton, butiner, culbuter. « Auprès de sa blonde qu’il fait bon danser ». Et après la chanson, lutiner et aussi ravir nos sens. Ah quelle époque !

Le Von der Heydt-Museum à Wuppertal en Allemagne organise justement une grande exposition sur ce maître de la peinture flamande. Pour en savoir davantage sur Rubens et découvrir ses plus belles toiles, vous pouvez consulter ce livre Rubens.

Tuesday, September 11, 2012

Caillebotte: la tirelire des impressionnistes

A l’époque, Gustave Caillebotte est considéré comme un grand mécène du mouvement impressionniste qui, grâce l’héritage reçu de son père, eut la possibilité de se procurer les oeuvres de ses amis impressionnistes et de payer le loyer de l’atelier de Monet. Ce n’est qu’après sa mort que Caillebotte est reconnu comme l’un des grands maîtres de l’Impressionisme en plus de son statut de grand maître financier ( il venait régulièrement en aide à ses amis en les soutenant financièrement).

Bien que Caillebotte fasse partie du mouvement impressionniste, son style diffère de ses contemporains : Degas, Monet, Renoir, et Pissarro, parmi lesquels il a exposé lors de la seconde exposition impressionniste de 1876. Son intérêt pour la photographie se ressent à travers sa peinture grâce à sa capacité à saisir un instant précis de façon réaliste.


Gustave Caillebotte, Rue de Paris, Temps de Pluie, 1877.
Huile sur toile, 212 cm x 276 cm.
Art Institute of Chicago, Chicago.


Caillebotte, comme ses contemporains, représente un Paris nouveau, modernisé par Napoléon III et Georges Eugène Haussmann. Le Paris que tout le monde connaît aujourd’hui, avec ses  grandes avenues bordées d’arbres et ses espaces verts.

Cependant, contrairement à ses amis impressionnistes, Caillebotte souhaite peindre ce nouveau Paris de manière encore plus réaliste. Le ciel gris, la pluie, les rues pavées de son tableau Rue de Paris, Temps de Pluie, accentuent la sensation de monotonie du quotidien et de tristesse que l’on ressent au premier regard. Pour le peintre, cette nouvelle ville métropolitaine, au plan méticuleux et si esthétique, est comme le quartier des Sims : parfait de l’extérieur, mais seul de l’intérieur.


Gustave Caillebotte, Les Raboteurs de parquet, 1875.
Huile sur toile, 102 cm x 146.5 cm.
Musée D'Orsay, Paris.


Caillebotte est également  reconnu pour avoir introduit un nouveau sujet à ses peintures : la classe ouvrière. Thème pour lequel il porte un grand intérêt. Il faut savoir qu’à l’époque, grâce au nouveau chemin de fer et à la Révolution industrielle en France (1815-1860), il y a eu une grande migration des ouvriers de la campagne vers Paris.

Jusque-là, seuls les fermiers et les paysans sont représentés, c’est pourquoi, en 1875, le Salon refuse son œuvre intitulée Les Raboteurs de parquet, prétextant que le sujet est vulgaire. La réalité décrite par Caillebotte, les conditions ouvrières, la tristesse ainsi que la pauvreté de ce nouveau Paris ne veulent pas être reconnues.


Si vous souhaitez voir les oeuvres de Caillebotte et sa représentation de la fin du 19ième siècle et du début du 20ième siècle, rendez-vous au Schirn Kunsthalle Frankfurt du18 octobre 2012 au 20 janvier 2013 pour l’exposition de Gustave Caillebotte. Vous pourrez également en apprendre plus sur les impressionnistes en feuilletant ce livre.


Monday, September 10, 2012

Le Complot des sentiments

Serov n’est pas mon peintre russe favori. J’ai plus de tendresse pour Avazovski qui me value une querelle avec le conservateur du musée russe. Nous nous sommes réconciliés avec force vodka. Comme quoi un russe n’est jamais un mauvais homme si l’alcool le prend dans les liens de l’amitié.



Ce tableau de Serov, Enfants (Sasha et Youra Serov), qui représente deux jeunes enfants regardant la mer, préfigure une célèbre photo où le tsarévitch scrute l’horizon de la mer Baltique. Les visages innocents pouvaient-ils prévoir le flot de haine et de mort qui allait s’abattre sur la sainte Russie quelques années plus tard ?

J’ai une tendresse toute particulière pour le tableau d’Anna Pavlova, jolie femme qui danse sur la pointe des pieds, dans un bleu lourd. Je ne puis m’empêcher de penser à trois jeunes femmes qui dansèrent et chantèrent, voici seulement quelques mois, dans une église de Moscou. Depuis les barreaux de leur prison, les regards pleins de solitude mais aussi de fragilité, nous interrogent sur la dureté de ce monde russe.

La Russie est un pays de violence que la peinture a souvent représenté avec férocité. Sourikov, Répine. Civilisation de contradiction, entre cruauté et douceur, entre amour et violence, la Russie n’est-elle pas masochiste ? Elire Poutine et défiler pour les Pussy Riots. Aimer Pouchkine et avoir idolâtré Lénine. C’est la Russie.

Serov nous fait partager la force claire, lumineuse de ce pays, à l’image de Sasha et Youra Serov, deux enfants au début du xxe siècle.

Si vous voulez en savoir plus sur Serov, consultez cette monographie sur Serov de Dmitri V. Sarabianov.

Monday, August 13, 2012

Titien et la gloire de la culture anglaise ?

La National Gallery de Londres présente en ce moment une exposition reliant la série des Métamorphoses de Titien, peintes pour Philippe II d’Espagne, à l’art contemporain anglais.

En cette période de jeux olympiques en Angleterre, le but est bien sûr de glorifier la création culturelle anglaise. Des peintres contemporains, danseurs et poètes anglais ont la chance d’être présents dans la National Gallery.

Mais pourquoi Titien ? Quel est le lien entre son travail, en Italie, au xvie siècle, et la création actuelle anglo-saxonne ?

Je dirais spontanément : aucun. Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de leur démarche et avoir choisi un artiste anglais comme Hogarth ou Turner ?

Le thème des Métamorphoses n’a pas non plus de rapport évident avec les jeux olympiques, choisir les Douze Travaux d’Hercule aurait été plus judicieux.

Toujours est-il que cette exposition est l’occasion d’admirer trois grandes toiles d’un des maîtres les plus importants de la Renaissance italienne, réunies pour la première fois dans le même musée. Afin d’en savoir davantage sur Titien et de pouvoir pleinement apprécier son travail, vous pouvez consulter Titien, un livre complet sur cet artiste.


Titien (Tiziano Vecellio), Diane et Actéon, 1556-1559.
Huile sur toile, 184,5 x 202,2 cm.
The National Gallery, Londres.



Titien (Tiziano Vecellio), La Mort d’Actéon, vers 1565-1576.
Huile sur toile, 178,4 x 198,1 cm.
The National Gallery, Londres.

Munch, un peintre horrifié ?


Edvard Munch, Le Cri, 1893.
Tempera et crayon sur carton, 91 x 73,5 cm.
Nasjonalmuseet, Oslo.


Entre 1883 et 1884, l’éruption du volcan indonésien Krakatoa est perçue jusqu’en Europe et enflamme le ciel norvégien. Dix ans plus tard, Edvard Munch s’inspire de ces couleurs flamboyantes pour peindre Le Cri. Un personnage fantomatique se tient le visage et semble hurler, debout au sein d’un paysage dénudé, enflammé à l’horizon par un ardent soleil couchant.

Plusieurs versions de cette peinture sont conservées.

En général, les critiques classent Munch dans la catégorie des peintres touchés par les épreuves de la vie, ce qui doit se refléter dans ses toiles.

L’exposition de la Tate Modern tente d’atténuer ce jugement en montrant comment il a aussi été inspiré par de simples événements du quotidien de la vie des Norvégiens au début du xxe siècle.

Le spectateur a souvent l’impression que les personnages de Munch marchent vers lui ; ce sont des acteurs en plein action. Munch peut être considéré comme l’un des précurseurs des plans du cinéma, sans doute influencé, à son époque, par son goût pour la photographie.

Si son histoire vous intrigue, vous pouvez consulter Munch, en version imprimée et ebook.

Thursday, July 5, 2012

Jeunes Messieurs, prenez-en de la graine…

Pour la plupart des jeunes Messieurs d’aujourd’hui, il faut bien l’avouer, la danse se limite à sauter dans tous les sens sur de la musique rock…

Eh bien, Mesdemoiselles, figurez-vous qu’il était un temps où ces Messieurs savaient encore se tenir dans les soirées dansantes - les boîtes de nuit de l’époque…Un temps que, malheureusement les moins de 20 ans, etc.

S’ils n’étaient pas des princes de contes de fées - qui eux aussi savent tous danser, vous l’aurez remarqué …- ils savaient au moins faire virevolter, tournoyer, chavirer (?) leur cavalière !


De gauche à droite:
Pierre-Auguste Renoir, Danse à la ville, 1883. Huile sur toile, 180 x 90 cm.
Musée d’Orsay, Paris.
Pierre-Auguste Renoir, Danse à la campagne, 1883. Huile sur toile, 180 x 90 cm.
Musée d’Orsay, Paris.
Pierre-Auguste Renoir, Danse à Bougival, 1883. Huile sur toile, 181,9 x 98,1 cm.
Museum of Fine Arts, Boston.


Regardez ces trois dames : une a les yeux mi-clos, l’autre s’appuie délicatement sur son partenaire, la troisième a les yeux délicieusement baissés à l’approche d’un baiser. Trois couples en train de danser, trois instants d’éternité. Renoir : la grâce d’un instant d’abandon capturé pour toujours sur la toile, la magie d’un présent éternel et d’un futur plein de promesses…

À bon entendeur…

Entrez dans la danse, au Museum of Fine Arts de Boston, qui présente ces trois chefs-d’œuvre jusqu’au 3 septembre 2012.

En attendant, immergez-vous dans l’univers chatoyant et sensuel de Renoir, en parcourant les pages de Renoir (version imprimée + version e-book).

Tuesday, June 12, 2012

Devinette…

Si on vous dit aquarelle, cieux, campagnes ?  Cela ne vous évoque rien ?
Passons à un autre registre… Si on vous dit bus, cabine téléphonique, baked beans et pudding ? Toujours rien ?
Alors une dernière série d’indices : thé - James Bond- une Reine et des chapeaux - Banksy ?

Bravo ! Vous avez trouvé : bienvenue en Angleterre ! Le pays des Beatles, des Rolling Stones et de Vivienne Westwood! Sous des dehors très stricts, le pays champion de la contre-culture et de la culture underground ! Quel autre pays serait capable de faire d’une jarretière, une décoration !!

Cet esprit si « controversial », ne croyez pas qu’il soit né avec les années soixante, Polly Maggoo et Carnaby Street… La peinture anglaise a établi sa renommée avec ses portraits, et surtout avec ses paysages. Or, les peintres considérés aujourd’hui comme des « grands maîtres » du genre ont brisé les règles artistiques de leur époque, quitte à parfois passer pour des excentriques...


John Constable, Stonehenge, 1835. Aquarelle sur papier, 38,7 x 59,7 cm. Victoria and Albert Museum, Londres.


Même s’ils ont intégré les institutions académiques de leur époque, ces peintres ont su, à des degrés divers, ouvrir des perspectives nouvelles, mêlant innovation des techniques et audace dans la recherche. Constable (xviiie - xixe siècle) quittant son atelier pour peindre en extérieur ou Turner (même époque) qui, selon la légende, se serait attaché à un mât de bateau pour mieux s’imprégner de l’atmosphère d’un naufrage !


Château de Warkworth, Northumberland - orage approchant au crépuscule, 1799. Aquarelle sur papier blanc, 52,1 x 74,9 cm. Victoria and Albert Museum, Londres.


Si vous aimez le Middlesex et le Sussex, visitez l’exposition « So Peculiarly English: topographical watercolours », présentée au Victoria and Albert Museum, à Londres, du 07 juin 2012 au 01 mars 2013.

Si, au contraire, vous trouvez les œuvres ennuyeuses et sans intérêt, ne cédez pas à la tentation d’imiter les supporters anglais : ne vous dénudez pas, même si la tentation est grande, je l’avoue… À moins que vous ne souhaitiez goûter aussi au charme de Scotland Yard !

Dans tous les cas, perdez-vous dans les paysages et laissez-vous bercer par la lumière enchanteresse des aquarelles de Turner. Nos e-books - sur Turner, mais aussi sur d’autres peintres - contiennent des reproductions de très haute qualité.

«Waterloo, Waterloo, morne plaine…» Ok, je n’aime pas trop Le Champ de Waterloo, de Turner. Mais franchement, il n’y a qu’un Anglais pour faire d’une défaite un chef-d’œuvre !!