Tuesday, November 13, 2012

Gustave Caillebotte, mécène bourgeois impressionniste

Caillebotte est mort jeune, à 46 ans, et n’est pas particulièrement connu du grand public bien qu’il ait fait partie des impressionnistes. Issu d’une famille bourgeoise parisienne, il n’a jamais eu à se soucier des lendemains, se tenait loin de Montmartre et des cocottes parisiennes et ne peignait pas pour vivre mais pour son plaisir personnel. Fasciné par la vie citadine, par la modernité qui envahit Paris, ses toiles sont simples, sans artifices et sans cette sensation d’esprit tourmenté qu’on rencontre chez Van Gogh par exemple.

Peut-être sont-elles trop simples. Qui serait réellement intéressé aujourd’hui par des vues de maisons campagnardes bourgeoises entourées de fleurs ou de couples se promenant dans un Paris au ciel gris ? Caillebotte a essayée de contrebalancer l’influence de ses origines sociales en représentant ponctuellement des ouvriers au travail, des raboteurs de parquet en plein effort, dont les muscles tendus prouvent l’effort accompli.

 


Gustave Caillebotte, Raboteurs de parquet, 1875.
Huile sur toile, 102 x 147 cm.
Musée d'Orsay, Paris.


 


Gustave Caillebotte, Rue de Paris. Jour de pluie, 1877.
Huile sur toile, 212 x 276 cm.
Art Institute of Chicago, Chicago.


 

Caillebotte pourtant est à redécouvrir pour deux raisons. D’abord, ses tableaux sont si précis et leur angle si inhabituels, que l’on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec la photographie ou des plans cinématographiques. Le peintre avait un regard sur la perspective qui est digne du cinéma actuel. La deuxième raison est le scandale provoqué par le legs de sa collection impressionniste à l’État français, qui n’a pu qu’accepter ses œuvres choquantes tout en les maintenant à l’abri des regards pendant plusieurs années. La richesse du peintre a finalement profité à ses compagnons peintres. Sans lui qui sait si les plus grands tableaux impressionnistes n’auraient pas fini chez des collectionneurs américains friands d’art français à l’époque ?

Pour redécouvrir le travail de ce peintre, vous pouvez vous rendre à l’exposition Caillebotte de la Schirn Kunsthalle de Francfort jusqu’au 20 janvier 2013, ou consulter les livres L’Impressionnisme et Caillebotte (en allemand seulement).

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