Une adolescente penserait probablement des Trois Grâces qu’elles sont : « grasses ». Personnellement, je pense que Rubens, par son talent et sa façon de peindre, a le don de nous réconcilier avec les formes, tant ses nus sont sensuels voire érotiques.
Le cadre idyllique, la lumière, les couleurs et le voile transparent ne font qu’accentuer cette sensualité hors du commun. Ces trois divinités ne sont que poésie et séduction.
Il est évident que ces nus choquèrent à l’époque, mais Rubens s’en souciait peu et considérait la représentation du corps humain comme naturelle.
Pierre Paul Rubens, Les Trois Grâces, 1639,
181 x 221 cm, Huile sur bois, Museo del Prado, Madrid
Pierre Paul Rubens, Vénus au miroir, 1616.
Les choses en sont autrement aujourd’hui, et justement, si Rubens vivait à notre époque, réaliserait-il toujours des nus aussi voluptueux ? Ou bien se plierait-il aux canons de beauté actuels en représentant trois « Grâces » nues et très minces ? Le résultat semble aussi ironique que difficile à imaginer, même si, à l’époque de Photoshop tout reste envisageable. C’est exactement ce qu’a fait l’artiste italienne Anna Utopia Giordano, qui a choisi de détourner avec ce même logiciel les Vénus les plus connues, selon les canons actuels. Le résultat en est surprenant.
Botticelli, La Naissance de Vénus, 1484. Anna Utopia Giordano, La Naissance de Vénus
Il n’appartient maintenant qu’à vous d’imaginer à quoi pourraient ressembler les œuvres de Rubens retouchées de cette manière et d’en juger quel serait le corps parfait : avec ou sans formes ?
Pour admirer les œuvres de Rubens vous pouvez vous rendre au Von der Heydt-Museum de Wupperta en Allemagne du 16 octobre 2012 au 28 février 2013 ou bien consulter le livre intitulé Peter Paul Rubens écrit par Victoria Charles et édité par Parkstone.
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